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La parité hommes-femmes dans le secteur agroforestier: Incidences pour la recherche-action

Abstract

Les femmes en Afrique subsaharienne contribuent
énormément à l’économie agricole, toutefois, leur
accès limité, par rapport aux hommes, aux
ressources et opportunités de production, les
empêchent d’atteindre une production optimale. Cet
article donne un aperçu des questions relatives à la
participation des femmes à l’agroforesterie et des
avantages qu’elles en dérivent, les défis auxquels
elles doivent faire face et les exemples d’opportunités
dont elles disposent pour renforcer leur participation à
ce secteur. D’entrée, nous reconnaissons que le
pouvoir de décision et de gestion des femmes en
rapport avec les systèmes de production, est
complexe et étroitement lié au contexte. Malgré leur
participation active aux diverses pratiques
agroforestières (ex. gestion des arbres fixateurs
d’azote et fourragers, domestication des arbres
fruitiers indigènes, etc.), leur niveau de participation
et les avantages qu’elles en retirent sont souvent
restreints par les normes culturelles et les ressources
limitées. Les chaines de valeur de l’agroforesterie
sont particulièrement importantes pour les revenus
des femmes, mais là aussi, l’accès limité au capital,
aux technologies et à l’information, empêchent les
femmes de développer davantage leurs entreprises.
En outre, les rôles des femmes dans les chaines de
valeur sont souvent très peu soutenus par les
responsables politiques (tant en ce qui concerne la
formulation que la mise en oeuvre des politiques) et
les prestataires de services. Les interventions visant
à aider les petits producteurs à améliorer la commercialisation des produits des arbres et de
l’agriculture n’ont pas toujours eu des effets positifs
sur les femmes parce que lorsque l’entreprise devient
plus rentable, les hommes ont tendance à se
l’approprier. L’un des défis majeurs du
développement agricole demeure toutefois l’accès
limité des femmes aux services de vulgarisation. Il est
attendu que les réformes profondes des systèmes de
vulgarisation africains qui ont entrainé l’abandon de
leur approche de contrôle centralisé descendant, au
profit d’un système plus participatif et pluraliste,
amélioreront l’accès des femmes aux informations et
services agricoles. Finalement, l’article fait quelques
recommandations dans les domaines de la
technologie, des politiques et des institutions visant à
améliorer la participation des femmes à
l’agroforesterie et à ses avantages, et à l’agriculture
en général