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Le mil nouveau est arrivé

Abstract

Une nouvelle variété de mil, mise au point par l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomique du Burkina (INERA), séduit les paysans du centre-sud du pays. La variété IKMP5, rebaptisée Kiipala (nouveau mil) par les agriculteurs, est appréciée pour sa précocité et sa résistance à la sécheresse, supérieures à celles de la variété traditionnelle.
Selon Kyelem Benjamin, technicien de recherche à l’INERA, son cycle est de 70 jours, presque la moitié de celui du mil traditionnel. Ainsi, les paysans peuvent semer tardivement. Ils gèrent mieux leur calendrier agricole et leur charge de travail est allégée. Ils ont le temps de s’adonner à d’autres activités telles que la culture du maïs, de l’arachide, du niébé, etc. “Avec la variété améliorée, explique Souleymane Ouédraogo, un agriculteur, il faut labourer et faire des billons, semer et faire le sarclage et le buttage, tandis que, pour la variété traditionnelle, il faudrait retourner cinq ou six fois pour le sarclage.”
Les paysans apprécient également la variété améliorée pour son goût. Elle est plus facile à mâcher et beaucoup plus sucrée, au point qu’elle permet de fabriquer du zoom koom, une boisson locale à base de farine de mil, sans y ajouter de sucre. Selon eux, les mets à base de ce nouveau mil sont plus appétissants car il est moins jaune que le mil traditionnel.
L’introduction de cette nouvelle variété dans le département de Toessé date de deux ans. Le nouveau mil exige plus de technicité : respect des distances entre les lignes (80 cm) et entre les plants (40 cm), souligne M. Benjamin. Dans leur enthousiasme, certains paysans le créditent de rendements supérieurs, ce que réfute le chercheur de l’INERA : le mil traditionnel et la variété améliorée ont des rendements identiques s’ils sont cultivés dans les mêmes conditions. En revanche, précise-t-il, IKMP5 résiste mieux au mildiou, la lèpre du mil.