Valeur ajoutée de la participation à l'analyse des risques des produits d'origine animale vendus dans le secteur informel
Abstract
La sécurité sanitaire des aliments est devenue, durant les deux dernières décennies, une préoccupation majeure des consommateurs, des autres acteurs des filières agro-alimentaires et des décideurs. Cela est le résultat d’un regard plus attentionné sur la qualité des aliments à la suite des différentes crises et intoxications alimentaires ayant engendré en plus des souffrances, des pertes en vies humaines. Les mesures de contrôle des risques sanitaires sont encore insuffisantes du fait de la non maîtrise des facteurs de risques et de la complexité dans l’application de la méthode classique d’épidémiologie quantitative d’analyse de risques dans la chaîne de valeur alimentaire. Par ailleurs, ces analyses des risques se limitent au stade initial d’identification du danger. En s’appuyant sur des études de cas réalisées en Afrique subsaharienne au niveau du secteur informel du lait et de la viande et fruits de mer (Côte d’Ivoire, Ethiopie, Mali et Nigeria), nous démontrons que la participation des acteurs et la prise en compte de leurs connaissances peuvent contribuer à une analyse mieux élaborée des risques alimentaires. Les approches participative et transdisciplinaire se révèlent être d’une grande efficacité dans la collecte d’importantes données qualitatives complexes pour expliquer les données biologiques quantitatives (exposition, dose-effet). Elle pourrait permettre par une association de plusieurs techniques de collecte des données (enquête par questionnaire, Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) et Focus Group Discussion), de réduire les coûts de l’analyse du risque et de mieux préciser le risque pour les prises de décisions pertinentes dans le secteur informel des denrées alimentaires d’origine animale Food safety has become over the last two decades a major concern for consumers and other stakeholders in food value-chain, as well as decision makers. This has resulted in more attention on quality, augmented by various recent food poisoning crises and resultant suffering and human life losses. The control measures of health risks remain inadequate due to the complexity of applying classical quantitative epidemiology on risk analysis in the food value-chain. Furthermore, risk analysis is still limited to the initial stages of hazard identification. Based on case studies in Sub-Saharan Africa in the informal sector of milk, meat and see food (Côte d'Ivoire, Ethiopia, Mali and Nigeria), we demonstrate that stakeholder participation and incorporation of their knowledge are likely to contribute to a more sophisticated risk analysis. We position participation and transdisciplinarity as effective approaches for collecting important and complex qualitative data to explain quantitative biological data (exposure, dose-response). They could contribute in bringing together different data collection techniques (e.g. questionnaire survey, Participatory Rural Appraisal (PRA) and focus group discussion) to reduce the cost of risk analysis and also to provide broader evidence for decision making in the animal source food informal sector.